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KARAKAYA Agop
France / Arménie
En français
Poète

Le général fou

Navire des profondeurs
Transportant rien, rien du tout
Rien que des bombes sophistiquées
Et des matériels de guerre
Dans l'espace des colonisateurs
Tout le monde …et des esclaves
Et moi, Général fou
Militaire de carrière
Sur des rivières de cadavres
De diamants qui tuent
Gravitons ensemble
Dans un bain de sang
Autour de toute chose anodine
Comme un gros poisson imbécile
A l'existence involontariste

Guerres civiles barbares
Des grandes puissances hématémésiques
Et des multinationales du diamant
Dans une embarcation paléolithique
Naviguent submergées variablement
Dans les eaux rouge sang
Dessinées sur des fonds rocheux
Ivres de cannibalisme de crack
Torture viol guerre des étoiles

Enfin cet involontarisme…et ce néant
Et moi, général fou
Extramétalien
Navire des profondeurs
Transportant rien, rien du tout
Rien que des bombes sophistiquées
Et des matériels de guerre.

Lyon, 2001


KHAZRAÏ Parviz
Iran
En persan, traduit en français

Dague au Zénith

Hérisson dans la gorge
Ton cri
Fleuve veiné de sang :
Grenade à chaque mèche de cheveux
Ta coiffe
Grappe d'explosions.

Tes mains tendues
Dague au zénith
Prête à plonger ;
Ton œil intrépide
Eclairs
Sur le monde assombri ;

Tes ennemis désemparés
Te regardent
Charrue de feu
Creuser ta route,
Comète d'étincelles
Enjamber l'univers.

26 novembre 2001


KHUJANDI Farzona
Tadjikistan
Tadjik traduit en français
poétesse

Firdowssi

Quand entendra-t-il mon cri ce ciel devenu sourd
Le monde dors et le sauveur est absent
Ces âmes éteintes oubliées de la terre
Que je souhaite éveiller, hélas il me manque un grelot

Les démons nous frappent à la tête
Les apatrides nous chassent de notre patrie
Alourdissent le fardeau des pauvres
Nous volent le trésor que nous partageons avec Dieu

Heureuse je suis par ce billet de faire découvrir
A cet univers inconscient ta génie
A quand la lumière dans ce pays d'obscurité?
A quand l'union pour ce peuple désemparé?

Traduit en français par Guissou Jahangiri


KIMMICH-VESCHAMBRE Jacqueline
France
En français et traduit en anglais
Ecrivain

Le grand Cercle

Quatre cavaliers sur des chevaux blancs
Accompagnés par les quatre vents,
Quatre colombes portées par des flammes,
Unis par une prière au Dieu d'Abraham:

Tracent le grand Cercle de Justice
Et, en son cœur, pour que fleurisse un solstice
Déposent un rameau, le Rameau d'un Arbre de Vie,
Celui de l'équité offrant de la paix les fruits,

Pour que tarissent des sources de larmes
Sous l'étendard de l'Amour qui désarme !
Quand se libèrent les mains de tous les Frères
Se tracent les Sillons bénissant de la liberté les frontières

Et du sein de la Terre s'élève
Le Requiem essuyant les larmes d'Eve
Et de son Rêve.

" là où règne l'amour, la volonté de domination est absente, et là où la puissance prime, l'amour fait défaut. L'amour et la volonté de puissance sont l'ombre l'un de l'autre "
" Seules des modifications dans l'attitude profonde des individus peuvent être à l'origine de changements dans la psychologie des nations "
C-G Jung, " La psychologie de l'inconscient "


The great circle

Four horsemen on white steed
Accompanied by the four winds,
Four doves carried by flames,
United in a prayer of Abraham's God :

Drawing the great Circle of Justice
And in its heart, for the solstice to blum
Lay down a bough, the Bough of Life Tree
Equity bestowing the fruits of Peace

To dry the springs of tears
With the disarming Banner of Love
When the hands of all the Brothers are freed
Furrows are Ploughed giving blessing of freedom to the borderlines

And from the bosom of the Earth
Raises the Requiem wiping away
Eve's tears and her Dream.

Traduction en français de Jacky GUILLEMET


KLOPP Jean-Michel
Luxembourg
En français

Le monde s'épuise

Nous avons soif de lacs gelés
Et faim
De riz
Que nous partagerons avec les mendiants
D'Afghanistan

Nous avons besoin de découvrir en paix
L'essence
L'origine du monde.

Nous avons hâte de parcourir ces pays épuisés
Par les génocides
Les famines
Les guerres inutiles.

Nous devons hurler à la face du monde
Son incomparable cruauté
Ses monstruosités
Et nous engager pour que la paix
Fertilise la terre afghane

*******

Avancer
toujours et encore
Atteindre
Les limites de l'indicible.

Ne plus jamais
Fracturer le territoire des hommes
En parcelles
Barbelées

Car au-delà de ces terribles frontières
L'humanité
Fait témoignage de son inculture rationnelle.

Peuple afghan
Tous réunis
Nous te demandons pardon.


KOCH Richard
France
En français

Le onze

L'aujourd'hui est un jour de Septembre
Les sapins dégagent l'encens de leur vie...
...sur les cadavres laissés par la haine.

Ici les pierres s'effritent sur Manhattan
La-bas, on nous nargue des montagnes
Et ailleurs, on demande qui est Satan ?...
Quand d'une frontière à l'autre, comme un fleuve,
Coule le sang de l'humanité.

Tandis que nous glanons les raisins de la colère,
Quelques cœurs cherchent la Paix
Et au prix de longs sanglots,
Mais, la conscience de l'homme plaide:
Non coupables !

A en croire que seul la guerre
Est rentable
Quand on tue nos semblables
Et pour des Raisons invraisemblables.


KREMLEL Francis
France
En français

(les cahiers du Rhin)

Sauvegarder les rêves

Parfois je rêve
Parfois je rêve de vous donner
à manger
oiseaux d'errance, amis poètes
en migration dans ce monde servile

Parfois je rêve
De vous donner de l'amour à boire
A vous les humains qu'on assigne
Au revenu minimum d'idéalisme

Après je me réveille
Ouvrir les yeux me fait souffrir
Et je constate sur moi et en moi
L'avancée de leur mal.
Je remarque ma nudité.

Je n'ai plus alors que mes mains
A vous offrir pour l'amitié

Ne m'en veuillez pas
Leur monde m'assèche.


LABATSUZAN Danièle
France
En français

L'ARME DE L'ECRITURE (ATELIER DE CREATION POETIQUE)

J'ai avalé la vie entière
Dans un grand hoquet de surprise.

La vie était pleine à craquer
Comme une armoire aux souvenirs

Où aller ?

Le petit chemin qui hantait mes paupières
Ne tournait pas vers le soleil des foules.
Mes pas ne tenaient qu'à un fil.
Et l'équilibre était précaire.
La tête basse et l'âme en rond
Je ne marchais pas, je roulais !

La terre était lourde à porter.
Le ciel ne voulait pas descendre.

A mi-chemin des quatre vents
Je voulais, sans vous en parler,
Trouver la clé de nouveaux champs.

Je roulais
sans me retourner.