PALMIC Noé
France
En français
Road, Sweet road
Hier, je dévorais un long ruban de bitume,
Aujourd'hui ce fut une route blanche
Roulant de l'aube au crépuscule enroué de brume.
Liberté, tes ailes me portent encor,
Etendu, maintenant, dans l'herbe haute, je rêve,
Y aurait-il, franchement meilleur sort ?
PANDOLFI Marcelle
France
En français
Membre de la maison des Ecrivains de Paris
Un sourire comme la Paix
La Colombe- la PAIX - L'OISEAU - L'Amour
Quand donc viendra le Temps où le Poète
- Homme - d'une voix sûre en écrivant, en chantant
Fera taire QUERELLES
Guerres
Canons et mensonges
Fusils
Abolira mépris, haines et jalousies
La colombe ne chante pas,
Dans ce monde souffrant de surdité
On n'entend plus l'agonie d'un peuple asservi
Ni les pleurs d'un enfant
Ni les pleurs d'un vieillard
A quand le poète fou - que l'on n'écoute guère
Quand il dénonce l'absurdité de la guerre
- Quand ? A quand la trêve ? -
Je désespère ? Non ! Convaincu ? Oui !
Mais pour ne point mourir
J'ai besoin de ce rêve
11 janvier 2002
PEDRAM Latif
Afghanistan
En Persan, traduit en français
Poète, essayiste, journaliste
Kaboul
De quelque chose qui ressemble au vent,
De quelque chose qui ressemble à la mer,
De quelque chose qui ressemble à la lune,
De quelque chose qui ressemble au pain,
" de la soif d'un poème triste et vif "
Je dois écrire.
De l'éclat de mille explosions
- dans la journée,
pendant la nuit -
De la main tendue de milliers de mendiants
dans les rues blessées
de " la ville nouvelle " -
Je dois écrire.
Des lamentations impatientes de la pluie
Sur la mort de la verdure,
Sur la mort de la joie,
De boire la totalité de la nuit
Dans des sombres coupes de tristesse,
De mitrailleuses, d'obus, de sang
Je dois écrire.
De tant de visages brûlés par le vent,
par le soleil,
De tant d'hommes déshonorés, désespérés
Qui rentrent avec une brassée de faim,
Avec un fardeau de plaies,
De quelque chose qui ressemble aux pleurs,
De quelque chose qui ressemble au sang,
De quelque chose qui ressemble à Kaboul
Je dois écrire.
Traduit en français par Parviz Khazraï
Kabul
Etwas wie der Wind
etwas wie das Meer
etwas wie der Mond
etwas wie das Brot
"der Durst nach lebendiger trauriger Dichtung"
darüber muß ich schreiben.
Das Krachen tausender Explosionen
- tagsüber,
in der Nacht -
Die ausgestreckten Hände tausender Bettler
in verletzten Straßen
der "neuen Stadt" -
darüber muß ich schreiben.
Das ungeduldige Klagen des Regens
über den Tod des Grüns,
über den Tod der Freude
das Getränk der Nacht
in dunklen Bechern der Trauer
Maschinengewehre Granaten und Blut
darüber muß ich schreiben.
So viele von Wind und Sonne
verbrannte Gesichter
so viele entehrte, verzweifelte Menschen
mit einem Armvoll Hunger
mit einer Last von Wunden
etwas wie die Tränen
etwas wie das Blut
etwas wie Kabul
darüber muß ich schreiben.
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Note
Si une lucarne abandonnée
S'ouvre sur un temps pluvieux
Nulle oreille n'entendra son chant.
Si une note amère s'envole
Elle tournera, tournera, tournera
Sans que jamais une gorge ne l'accueille.
Si la tristesse drapée de mille plis d'éloignement
Se déchaîne
Elle se lamentera, se lamentera, se lamentera
Et la colère effarouchera la joie.
Si un exilé s'éteint
Aucun cimetière ne le prendra dans ses bras.
Traduit en français par Parviz Khazraï
Note
Öffnet sich ein verlassenes Fenster
zum Regenwetter hin
wird kein Ohr das Lied hören.
Fliegt eine bittere Note fort
wird sie schweben schweben schweben
und keine Kehle nimmt sie auf.
Entfesselt sich die Trauer
in tausend Falten der Ferne gehüllt
wird sie klagen klagen klagen
und der Zorn vertreibt die Freude.
Geht jemand im Exil zugrunde
kein Friedhof wird ihn in die Arme nehmen.
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Explosion
Dans le cyclone de sa robe bariolée
Elle tourbillonna ;
Sous le regard blessé de Kaboul
Tomba l'immense fleuve de couleurs.
Une paire de beaux yeux angéliques
S'écrasa sur les pavés de la ruelle ;
Une longue chevelure ondulante
Se mêla à la terre, à la pierre, à la poussière.
Il n'y a plus de paisible horizon, ici.
Ô amour !
Ô liberté !
Ici, comment pourriez-vous fleurir ?
Lorsque le sage cavalier de la tribu
Tourne le dos à l'obscurité
Pour se mettre en face des ténèbres ;
Lorsque, le cur brisé par le cri,
Il livre un combat sans merci
Contre lui-même ;
Lorsqu'il fuit les hauteurs amères
Et la solitude
Pour se réfugier dans sa coquille,
Ô amour !
Ô liberté !
Ici, comment pourriez-vous fleurir ?
Traduit en français par Parviz Khazraï
Explosion
Im Wirbelsturm ihres bunten Kleides
drehte sie sich;
vor Kabuls verwundetem Blick
fiel der Farbenstrom herab.
Schöne Engelsaugen
stürzten aufs Pflaster der Gasse;
langes wallendes Haar
vermischte sich mit Erde, Steinen und Staub.
Hierist kein Frieden mehr am Horizont.
O Liebe
o Freiheit
wie könntet ihr hier erblühen?
Wenn der weise Reiter des Stammes
dem Dunkel den Rücken kehrt,
sich der Finsternis stellt;
wenn er, das Herz vom Schrei zerbrochen,
gnadenlos
gegen sich selber kämpft;
wenn er die bitteren Höhen
und die Einsamkeit flieht,
in seinem Gehäuse Zuflucht sucht, -
o Liebe
o Freiheit
wie könntet ihr hier erblühen?
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
De l'Eloignement
Pour Aïda, pour Shâmlou,
Et leur amitié sans borne
La haine par milliers ? jamais !
Mais un seul amour
Quelle merveilleuse parole tu es !
Je t'attends
et j'attends ton sourire,
N'est-il pas mon destin ?
Goutte à goutte
Avec ses pluies
Et son amère fraîcheur
L'automne arrive enfin
Et tu te mets à pleuvoir sur les plaies de ton âme.
" Laisse la pluie te faire des baisers ! "*
Quelle grâce dans ta marche vers le silence !
Les joies par milliers ne suffiraient pas,
Mais une seule larme
Extrait d'un poème de Langston Hughes, Traduit en persan par Ahmad Shâmlou.
Traduit En français par Parviz Khazraï
Von der Ferne
für Aida, für Shâmlou,
und ihre grenzenlose Freundschaft
Tausendfach Haß? nie!
Doch eine einzige Liebe...
Du wunderbares Wort!
Ich warte auf dich
und dein Lächeln,
mein Schicksal
Tropfen für Tropfen
kommt endlich der Herbst
mit seinen Regenschauern
und seiner bitteren Kälte
und du regnest auf die Wunden deiner Seele.
"Laß dich vom Regen küssen!"*
Welche Anmut in deinem Gang zum Schweigen!
Tausendfach Freude war nicht genug,
doch eine einzige Träne...
* aus einem Gedicht von Langston Hughes, von Ahmad Shâmlou ins Persische
übersetzt
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Souvenir
De temps à autre
Il faut une blessure
Pour faire éclore rêves et souvenir.
Je suis au bout du désert,
Je suis
Au bout du jour.
La nuit est un arbre
Avec ses fruits
Etincelants ;
La nuit
Seul instant où je peux te redessiner :
Pur,
Poli,
Luisant ;
La nuit ,
Douce grenade des souvenirs
Dans la mémoire du soleil
Traduit en français par Parviz Khazraï
Erinnerung
Von Zeit zu Zeit
bedarf es einer Wunde
um Träume und Erinnerungen
erblühen zu lassen.
Ich bin am Ende der Wüste
ich bin
am Ende des Tags.
Die Nacht ist ein Baum
mit seinen funkelnden Früchten;
die Nacht
in der allein ich dich von neuem zeichnen kann:
rein
glatt
hell;
die Nacht
sanfte Granate der Erinnerungen
im Gedächtnis der Sonne...
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Rendez-vous
Je t'attends.
Le jour se dresse
S'approche
S'immobilise
S'assied devant moi
Et m'enchaîne.
Ô quel bonheur,
Quel bonheur pour le captif que je suis !
Traduit en français par Parviz Khazraï
Rendez-vous
Ich erwarte dich.
Der Tag erhebt sich
kommt näher
hält inne
setzt sich vor mir hin
fesselt mich.
Welches Glück
welches Glück für mich Gefangenen!
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Elaheh*
Je ne crois pas que tu viendras
Chaque jour tu parcours mes souvenirs
et appelle la pluie
jadis, je ne t'aimais pas autant
à présent
je pose ton image devant moi
et je me prosterne
Une excuse pour vivre
un poème pour dire
une note pour chanter
une larme pour pleurer
Ta présence, une totalité
unique
ta voix, une sécurité
et tes yeux
et ta toux (brusquement)
" Pedram ! Je suis là "
*Prénom féminin signifiant la déesse
Traduit en français par Farideh Rava
Elaheh*
Ich glaube nicht, daß du kommen wirst
Du gehst durch mein Gedächtnis Tag für Tag
und rufst den Regen
einst liebte ich dich weniger
jetzt stelle ich dein Bild vor mir auf
und werfe mich nieder
Ein Grund zum Leben
ein Gedicht zum Sagen
eine Note zum Singen
eine Träne zum Weinen
Deine Gegenwart
einzige Ganzheit
deine Stimme, Sicherheit
und deine Augen
und dein (plötzlicher) Husten
"Pedram! Ich bins!"
* Weiblicher Vorname mit der Bedeutung: Göttin
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
L'an 2000
Désormais plus de pourquoi
tu es arrivé en retard
et aucune montagne
n'ouvrira sa poitrine à ta voix
Deux milles
deux milles...
Les cavaliers passent sur les chevaux de lumière
dans la dernière année du siècle
Toi, tu n'es même pas ton écho
Quand avons-nous demandé d'être un absolus de la création
?
Combien de fois devons-nous quitter cette horreur
cette destruction ?
Nous avons voulu et n'avons pas pu
Eteignez les lumières pour que nous nous cachions l'un de l'autre
la fraternité n'a jamais été si détestable
Dans cette saison de parure ostentatoire
arrête-toi, regarde-toi
il nous faut un long voyage
dans le tourbillon de cette endurance fatale
La patrie
la patrie
la patrie
Je n'étais pas libre pour pouvoir observer
à reculons
à travers cette bordure que l'on nomme ciel
cette prison putride
Qui m'affirmera que cette patrie sera la patrie ?
Par la manière dont ce piège nous est venu des temps anciens
j'ai appris par cur un chapitre de l'enfer
Vous, les insouciants, les insatisfaits, vous pourrez dire adieu
Les délivrés sont indulgents devant la méchanceté
bien que nous ne soyons pas aussi mauvais
pour être repoussés
Traduit en français par Farideh Rava
Das jahr 2000
Von nun an kein Warum
du bist zu spät gekommen
und kein Berg wird seine Brust
deiner Stimme öffnen
Zweitausend
zweitausend...
Die Reiter durchqueren auf Pferden aus Licht
das letzte Jahr des Jahrhunderts
Du bist nicht einmal dein Echo
Wann haben wir verlangt, von der Schöpfung befreit zu werden?
Wie oft müssen wir noch diesen Schrecken
all diese Zerstörung verlassen?
Wir wollten und konnten nicht
Löscht das Licht, verbergen wir uns voreinander
nie war so abscheulich die Brüderlichkeit
In dieser Zeit des Prunkens und Prahlens
bleib stehn und schau dich an
wir müssen lange reisen
im Wirbel dieser tödlichen Beharrlichkeit
Heimat
Heimat
Heimat
Ich war nicht frei und sah nicht
beim Rückwärtsgehn
durch diesen Himmel genannten Rand
dies übelriechende Gefängnis
Wer will mir sagen, dies werde die Heimat sein?
Von alten Zeiten her kam diese Falle zu uns
da lernte ich auswendig ein Kapitel der Hölle
Ihr Sorglosen, ihr Unzufriedenen, sagt Lebewohl
Die Befreiten sind nachsichtig gegenüber der Bosheit
obwohl wir so schlecht nicht sind
daß man uns verstößt
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
Amour
Si tu voulais
avancer d'un pas
tu pourrais
te transformer en pluie -
l'impatience de se déverser -
sur les instants les plus heureux
sur les instants les plus tristes
Tu peux, gorgée après gorgée
te déverser sur mon coeur assoiffé
Si je te chante
je chante ta liberté
libérée
insaisissable
(insouciante du fief de la mer et du large)
tant que tu veux
tant que tu veux
pour t'envoler
Traduit en français par Farideh Rava
Liebe
Nur einen Schritt
brauchst du zu tun
dann verwandelst du dich
in Regenschauer -
in Ungeduld sich zu verströmen -
auf die glücklichsten
die traurigsten Augenblicke
Du ergießt dich Schluck für Schluck
in mein durstiges Herz
Wenn ich dich besinge
besinge ich deine Freiheit
befreit
ungreifbar
(vom Reich des Meeres unbesorgt)
solange du willst
solange du willst
um fortzufliegen
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PEDRAM Latif
Afghanistan
En persan traduit en français et en allemand
Poète, essayiste, journaliste
De chagrin
Erato
Chante tes hymnes d'automne
mes chagrins
mes consolations
la lune -
est descendue jusqu'aux mers les plus agitées
Erato
chante les eaux les plus belles
chante pour mon cur
Nul cavalier ne passe
Nul arc-en-ciel ne se lève
Nulle hirondelle ne s'envole
Peu d'espoir
et des rêves qui sont morts
et la tristesse devenue plus familière
Erato
voilà un noyé et un bateau à l'horizon lointain
les deuils de silence
et une tristesse à laquelle je peux m'habituer
Chante tes rêves
pour ton cur incandescent
pour toi, infinitude de bonheur
et pour moi, l'infini malheur
Traduit en français par Farideh Rava
Vor kummer
Erato
sind deine Herbstgesänge
meinen Kummer
meinen Trost -
der Mond
stieg herab bis zum stürmischsten Meer
Erato
sing die schönsten Gewässer
sing für mein Herz
Kein Reiter kommt vorbei
kein Regenbogen wölbt sich
keine Schwalbe fliegt auf
Wenig Hoffnung
und tote Träume
vertraute Trauer
Erato
ein Boot und ein Ertrunkener am fernen Horizont
Trauer des Schweigens
an die ich mich gewöhnen kann
Sing deine Träume
für dein glühendes Herz
für dich unendliches Glück
und mich unendliches Unglück
Traduit en allemand par Von Rüdiger Fischer
PESSANO Gabriella
Italie
Traduit en français
Tes mains :
Mains qui ont nourri, lavé, puni, travaillé, prié, tué,
aimé, guéri, désaltéré, donné.
Dans le plus sot de tes gestes il y a toujours la vie.
Tes yeux :
Tes yeux ont vu les hommes de ta vie s'éloigner vers les champs, les
montagnes, les cavernes et les mers. Malgré leurs conquêtes et
leurs victoires, tu n'as pas pu te permettre de mourir dans leur attente, pour
ne pas décevoir leur retour.
Ils pouvaient aussi ne pas revenir, mais tu devais être là à
les attendre à bras ouverts. Tes yeux ont souri, pleuré, caché
tes pensées.
Lacs comblés de l'eau de la CONAISSANCE, dans lesquels il est nécessaire
du courage pour se plonger dedans afin de dévoiler chaque leur mystère.
Tes bras :
Tes bras ont labouré, bercé, semé, embrassé. Dans
le bref cercle qui se forme, en les joignant, tu renfermes le monde entier.
Ton sein :
Ton sein fruit juteux pour l'enfant, route parcourable, ouvert au désir
de l'adulte. Le moindre secret de tes mystères, que (tes seulement) l'homme
tant méprise et tant envie .....quant il aime.
Ton giron :
Ton giron, promesses maintenues ainsi quand il reste stérile comme la
plus aride de terre lunaire.
Ton front :
Ton front ridé et prêt comme un fertile champ a semé: ridé,
hostile comme une terre qui ne veut pas être violée.
Tes cheveux :
Tes cheveux libres au vent comme la chevelure d'un arbre parfumé, promesse
de veloutés fruits mystérieux.
Ton corps :
Ton corps a supporté, accueilli, détesté, attendu, aimé,
donné la vie.
Il a été outragé par le sarrasin ( l'ennemi ) comme-ça
de ton copain.
Terre promis de chaque quotidienne masculine frustration.
SI SEULEMENT TU TE FUSSES AIMEE UN PEU DE PLUS
FEMME
PESSANO Gabriella
Italie
Italien et traduit en français
Rosso
Colore rosso
Colore rosso sangue
Colore rosso sangue vivo
Esce da un corpo ormai morto.
Ha importanza il colore
Del corpo?
Rouge
Couleur rouge
Couleur rouge sang
Couleur rouge sang vif
Sort d'un corps déjà mort.
Il est important le couleur
Du corps?
PHILIPPE Jean-Loup
France
En français
L'autre moitié du monde
Alors que la nuit doucement
Glissait au-delà des montagnes mauves
Il regarda le visage d'une femme
Et découvrit en son sourire
L'autre moitié du monde
Celle où naissent les fleurs
Et non la peur
Et non les cendres
Mais la vie
Bougival, Décembre 2001
POULARD-VIGHETTI Anne-Marie
France
En français
Prison de toile
Comment un tout simple voile
Porté sans aucune raison
Comment un morceau de toile
Peut devenir une prison ?
Comment un bout de tissu
Peut-il empêcher d'être libre,
Fanatisme dont il est issu
Qui ne peut permettre de vivre ?
Comment un modeste foulard
Peut provoquer un grave schisme
Lorsque brandi comme étendard
Il prend la forme du racisme ?
Sans un accès possible aux soins
Sans un métier et sans culture,
Mais pour les hommes, leurs besoins,
Elles sont livrées en pâture.
Comment cet entrelacs de fils
A pu tisser maintes frontières ?
Qu'un jour les femmes de leurs fils
N'en soient plus jamais prisonnières !
Tchador et burqa, que d'obstacles
A la vie, à la dignité.
Et que la fin d'un tel spectacle
Leur donne enfin la liberté. . .
Il reste à formuler un vu,
Qu'avec féminité, les femmes,
Tout en montrant leurs beaux cheveux
L'égalité, très fort, elles clament !
Novembre 2001
POUSSINEAU Alain
France
En français
Qui suis-je ?
Fabriquée mystérieusement à dessein sur cette terre
Pourquoi moi, suis-je à ce point singulière ?
Comme un défi pourquoi née, ce mercredi ?
Dans la profondeur d'une maison, non dans un nid.
Nue sous une peau sans écailles, mon visage
S'agite extériorisant des messages.
Entrechats d'eaux troublées formant un paysage
Passé, présent, avenir proche ombrageux ?
Ici non, que d'insolents petits riens courageux
M'interrogent aujourd'hui comme hier, que faire ?
De mon esprit, de ma silhouette sur cette terre.
Car je tends mes bras vers de possibles azurs
Sans attendre d'être vraiment mûre.
Pourquoi assise, je toise dans ce sombre coin
Cette chose qui sollicite un festin.
Chien affamé, sans destin, qui histoire sans fin
Remue la queue pour courir vers d'autres cieux.
Projetant mes atouts pour me cadrer mieux,
Je m'étale, compromettant mon rien du tout
Qui s'emballe, avale tout et sort un petit bijou.
POUSSINEAU Alain
France
En français
Seize neuvième
La science a fait de nous des dieux
Sans attendre de devenir vieux
Nous croyons agir de mieux en mieux
Déterminés à copier les cieux
Hélas, lointaine sagesse à mille lieux
Nous découvrir peureux
Illuminés par de vilains feux
Nous agissons certains d'être vertueux
Peu utiles ces actes précieux ?
S'il arrive un drame malheureux
Qui détruit notre si beau milieu
Cherchons des lendemains plus radieux
Car certains gestes ouvrent les yeux.
Partons avec un cur plus curieux
D'un monde construit pas mal joyeux
Sur un réel savoir moins belliqueux.
POUSSINEAU Alain
France
En français
Paroles pour Elles
Sous notre regard de rudes destins pour un futur plus probant
De puissants lettrés afghans trament l'ignorance
Et apportent dont on ne sait où la malchance.
Ces primautés mal(es) vécues mènent la danse
Délayant sur Vénus la note des offenses
Des males s'affligent, la raison, femmes on t'admire
De toi, d'obscurs désirs voient la bête à plaisir.
Aucun doute en vous, la charge est de servir
Puis, être polie aux regards sans contrevenir.
De voir tout oublier, même ce fils bien né.
Soyons foules, face aux affamés pour hurler
Ces rudes destins que les médias vont ignorer
Se moquant des peurs fourbies par ces barbus butés.
Yeux atones, mains meurtries, dos cassé en sueur,
Sans soins, sombres vies sensibles aux douleurs.
Comme la prison ce voile noir alourdit ton cur
Clôt livres et belles uvres dans un monde de peur.
Savants fallacieux vous guident fils soldats aux pas
Leurs faux motifs pourvoient des gestes maladroits
Portraits, photos, statues ne se convoitent pas.
Et venant du ciel toujours des mots pour filer droit.
Pour vous amoindrir on bave bien n'importe quoi
Le foyer sans horizon est une prison en soi
Qui force par peur Psyché à endormir son moi
Mais sachez beaux rois, Eros vit et garde la foi.
Vis-tu ma langue secrète qui crépite le feu
Celle qui franchit ces interdits à qui mieux mieux.
Pas pour avilir mais pour bâtir en plus séreux
L'univers afin qu'Eve s'impose dans les cieux.
PROVENCE Jacqueline
France
En français
La paix
Planète tournoyante autour du roi soleil,
La Terre est si petite aux confins de l'espace !
L'homme l'est tout autant devant le temps qui passe
Mais mon destin est grand et ses vux sans pareils.
Depuis les premiers jours, sur cette mappemonde,
Il n'a cessé de croire en chaque lendemain;
Par son subtil génie et sa force d'humain
Il a forgé son règne en une immense ronde.
Il laissa de son âme à l'âge de la pierre
Dans l'empreinte de mains, de pas sur les rochers,
Dans des grottes de nuit, de restes de bûchers,
Vestiges d'un passé nimbé de sa lumière.
Il a pensé, bâti d'un art perfectionné
Des temples détenteurs d'espérances astrales,
Des phares et des ponts, d'uniques cathédrales,
Reliques et trésors d'un Hier ordonné.
Mais il a tant détruit, tué par cruauté
Dans sa fureur de vaincre au cours de tant de guerres
Que le Monde est en deuil et le ciel sans équerres
Dans un chaos d'horreurs où rien n'est respecté !
Il pourrait être beau, paisible et plein de rêves
Ce sol si déchiré, humilié dans le sang,
Si les hommes, un jour, hors d'un fatal carcan,
Se découvraient ensemble en de nouvelles grèves
Il pourrait être pur, chaleureux et sans fard
Si la Paix généreuse offrait sa plénitude,
Si la Fraternité régnait en certitude
Dans les curs réunis sous le même étendard !
Haut les âmes, amis, sous l'enseigne inouïe
Tous en chur, les humains de bonne volonté,
Chantons d'un même espoir et dans la liberté
Une Paix rayonnante enfin épanouie.