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D'ANGELO Patricia
France
En français
(les cahiers du Rhin)


Douce révolution

S'il est un chemin à faire
Dans cet espace qu'est le temps,
Si dans le souffle d'un instant
Il faut achever de se taire,

Crions nos vérités
A ce monde qui perd
Le sens du verbe aimer,
Mais pas celui des affaires !

Hurlons nos libertés
En refusant les guerres,
Bâtissons nos idées
Chacun à sa manière :

Que notre douce révolution
Désarme l'indifférence,
Que les discours des nations
Ne soient pas que de l'éloquence !

Qu'elles fassent dans leur conscience
Renaître la dignité
Afin que chaque existence
Soit enfin respectée


Extrait de " rivages et embruns "


DARYUSH Roshanak
Iran
En allemand traduit en anglais
Poète et traductrice littéraire


Only You Can Understand Me
I Dance With You

They have stolen our language,
They who called us „sister",
But
had no respect in their heart for us.

They have put dirt on the word,
they used it to degrade us,
to eliminate us from the public life,
to command us
"Sister, put your scarf more in your face!",
"Sister, remove your lipstick!" ,

"Entrance for Sisters" as "WC for Sisters"!

They assert we were valuable jewels
and
must be protected,
but in fact
they have turned us into worthless stones
which
were rolling like clumsy aubergines down the streets.

They wanted also to steal our feelings,
and
replace them with their own.
Public happiness was forbidden.
We had to give our real brothers, sons and husbands for theirs wars
and
were not allowed to show sadness for them.

More than twenty years!
Some of us know only this life!

And now

you suddenly show your face.
You break out of your aubergine shell.
You smash it down at the feet of your oppressors.
You occupy your capital!

If they had not stolen our language,
I could tell you:
"I feel with you, sister, I share your happiness!"
But in my country
they still control the word,
so
I prefer to use the word "woman",
they don't use this word,
they are afraid of this word.

We women are strong.
We women will reconquer our language
and
reconquer our country,
and
we will have a feast together!

December 05, 2001


DECLERCQ Yolande
France
En français

J'ai vingt ans

Les bougies s'alignent
éclairant tout ce temps passé
auprès de gens que j'aime.

Et pourtant
mes sentiments sont ailleurs ...
Là où les fleurs ne poussent pas.

Au sol,
Les scorpions sont roi.
Je pense à ce soldat qui, comme moi, aimerait fêter ça.

En famille, auprès de ses amis
Sans pour cela devoir risquer sa vie !

Et, seul,
Seul pendant des nuits
Où des milliers d'étoiles lui racontent sa folie :
- T'as rien à dire !
T'as qu'à obéir !
Tu peux oublier tous ces moments passés...

Pour eux,
u peux crever !

Est-ce pour cela que tu es né ?


DE COSTER Maggy
Haïti
En français
Directrice de la Revue " Le manoir des poètes "

Heureux ceux qui s'élèvent dans la splendeur de la lumière céleste et qui chantent l'hymne de la sagesse dans la montée du jour quand l'hirondelle revient de son voyage au bout de l'infini.

Heureux ceux qui glanent le champ de l'Humanité et qui y laissent germer les semences de l'éternelle paix dont les opprimés ont soif du Levant au Couchant.

Heureux ceux qui trouvent la voie non encore tracée qui mène à la fortification abritant l'Esprit et les armoiries de l'Amour.

Heureux ceux qui entendent la voix de l'enfant muet dans le regard duquel se lisent les pages souillées du livre de sa vie.

Heureux le poète qui, à grand renfort de mots, affiche les maux qui se propagent dans les tissus de l'Humanité.


DEL RIO DONOSO Luis
Chili
En français
Président de l'association " La Porte des Poètes "

Qui... ?
Qui fermera mes yeux
Quand le dernier soupir
Abandonnera mon corps... ?

Qui prendra mes froides mains ?
Sur quelles joues
Glisseront
Des larmes de tristesse... ?

Qui me cherchera la nuit
Pour parler à ces étoiles
Solitaires tissant leur chant de paix ?

Qui saura entrouvrir la terre
Et du lieu d'où je viens,
Pour m'y ensevelir ?

Qui... ? ...qui aime la vie
Lira mes poèmes
Et dans un sourire se souviendra de moi ?


DEL RIO DONOSO Luis
Chili
En français
Président de l'association " La Porte des Poètes "

Parfois

J'ai découvert le Sud
En cherchant mon Nord...

Silence

Aujourd'hui je ne sais pas
Si je suis en Orient
Ou en Occident

Je sais seulement que je suis...

Parfois


DELEU Yves
France
En français

La peau de mon pays est grêlée par la lèpre de cette guerre,
Oh ! femme étrange dans le vent bleu et la fièvre amère,
La chair de mon pays est mangée de ces gales immondes,

Oh ! hommes obstinés et fiévreux aux larges capes blondes

Le vent mauvais a rampé entre les falaises tordues et sèches,

C'est partout deuils, feux, fournaises, massacres et brèches.


Le vent mauvais s'est éteint et la houle de lèpre est étalée.

Fils de l'histoire des hommes, relevez-vous dans l'envolée !

Oh ! femme étrange dans le vent bleu et la fièvre amère,

Sèche tes larmes, tes enfants ont enfin retrouvé leur père.

Oh ! hommes obstinés et fiévreux aux larges capes blondes,

Loin des frangeants de la haine, retrouvez vos terres fécondes

Et ces racines qui plongent si loin dans l'épopée humaine.

DEMAREST Marilyne
France
En français et traduit en anglais

Message

Je me souviens d'une nuit d'été
J'avais dix sept ans nous n'avons pas vu son visage
Il ne nous a pas dit comment il s'appelait
Et il est parti pour entrer dans les livres d'histoire,
L'histoire de son pays.
Le gros caillou au milieu de la page qu'il ne faut pas tourner
Parce que l'Afghanistan c'est son pays a lui
Le Panshir sa vallée à lui.
Et comme il est intelligent, et comme il est un chef
Et comme il est un homme
Tous nous le remercions d'exister.
"Au plus fort des tempêtes quand tu tiendras la barre, n'oublie jamais de te dire heureusement que j'existe"
Dans notre coeur pour notre vie entière.


Message,
I remember one summer night
I was 17 years old, we did not see his face
He did not tell us his name.
And he left to enter history,
The history of his country.
The large stone in the middle of the page, that it is not to turn
Because Afghanistan is his country
And Panshir his valley.
And as he is intelligent, and as he is a head
And as he is a man
All are grateful that he exists.
"At the height storms when you hold the bar, never forget to tell yourself fortunately I exist"
In our heart for our entire life.


DEVESA Patrice
France
En français

Tes mots d'enfance
(à une petite fille afghane)

tes mots d'enfance saignent parfois
quand les hôpitaux sont détruits
que les écoles n'ont plus de voix
devant la haine et la folie

comment décrire, petite fille
les larmes d'un peuple exilé
l'incompréhension qui habille
les silences des fusillés

n'écoute pas ceux qui t'empêchent de rêver
ils ont vieilli sans apprendre leur liberté !

tes mots d'enfance pleurent souvent
l'amour qu'ils n'ont pas pu trouver,
censurés par les talibans
en hommes de Dieu déguisés !

quand la mort passe sa faucille,
jouant sur les terrains minés.
Tu n'es plus seule, petite fille
Tu n'es plus seule à t'indigner !

Des messagers d'amour se lèvent à tes côtés
Pour bâtir avec toi un univers de paix !

Décembre 2001


DEVOILLE Nadine
France
En français

Les vaches d'Omar

" Etudiants ", ils se dirent étudiants comme pour mieux justifier l'inculte lecture du Coran appris par cœur, sans jamais avoir rien compris. Enfin chassés ! Tant mieux. Enfin presque: où sont donc passées les vaches d'Omar ? Quel marché bizarre et compliqué leur a permis de s'échapper ? Ce n'est ni pour le lait - les vaches talibanes n'ont jamais rien donné - ni pour la viande: les vaches d'Omar n'étaient que de vieilles carnes confites en piété.
Maintenant, elles sont très déprimées les vaches d'Omar ! Sauvées mais pour combien de temps ? Le marché n'est pas fait pour durer… Et si un jour meurt Omar, leur compte est bon. Elles vont finir en Bouzkashi ! Omar, s'il n'est pas vendu - 10 millions de dollars ça fait Rêver ! - sera trahi par ses sacrées vaches. Forcément. Une vache même broutant maigrement ça laisse des traces !
Tragique destin que celui d'Omar: grand amoureux des vaches au lieu de l'être des femmes ! " Hôte " de l'Arabe qui finalement l'a perdu. " Hôte " qu'est ce que ça veut dire à Kandahar pour l'inculte Omar ? Echange de bons procédés sans doute. Et maintenant, l'arabe il vaut 25 millions de dollars, ça laisse rêveur Omar le pauvre, il a laissé échapper 25 millions de dollars !! Omar ne sait pas trop bien compter mais il suppute que l'affaire lui est passée sous le nez. Lui restent quatre vaches et quatre femmes, dans l'ordre de sa considération. Finalement, Omar, il ne le sait pas, il est trop inculte, mais il est plus riche qu'il ne croit. Quatre femmes, cadeaux précieux qu'il enferme sous la burka et qui échappent à son regard borgne. Il a cru, Omar, qu'ânonner le Coran et terroriser les foules suffirait pour être roitelet. Stupide paysan. Inculte et cruel qui a nié une moitié de l'humanité et tenté de détruire le reste ! Crétin d'Omar. Sous la burka pour une fois bienvenue, les femmes se moquent, elles n'aiment pas les perdants. Alors Omar ignorant, si tu veux encore voir du taliban, sacre tes quatre vaches d'un turban !

19 décembre 2001


DEVOILLE Nadine
France
En français

Tel le faucon dans le ciel afghan
Fondit sur le pays l'ombre du taliban
Et menaça longtemps, si longtemps, trop longtemps
Le rire, le chant, l'âme étouffée sous le noir turban

Des ombres bleues flottent dans les rues
Grillage, grillage: la cruauté mise à nu
La cravache, le bâton, le fusil, tout ce qui tue
Menace tout un peuple au nom de la vertu

Mais comme il se doit ici, la taliban aussi se loue
Il y eut donc bailleur, ce fut l'arabe fou
Et l'afghan, souffre-douleur sous le double joug
Affamé, exilé, tué, nié, en arabe comme en pachtou

19 décembre 2001


DION-GUERIN Jeannine
France
En français
Ex-Secrétaire Général de la Société des Poètes Français, Animatrice sur Radio Ile-de-France à Enghien

Entre-deux

Un courlis chante dans le brouillard
Lorsque la nuit lisse ses ailes
Et qu'elle héberge en creux de ventre
L'aune engluée du désespoir

Son cri est là comme un appel
Qui brise et charme le tympan
De sa note double en dentelle
Decrescendo jusqu'au couchant

Alors qu'à nous il se rappelle
Son chant est là pour témoigner
Qu'au pli de l'ombre, en sa fêlure,

De la blessure peut renaître
Au va-et-vient de la clarté,
L'heure espérée de l'amour vrai.


DIRINGER Claude
France
En français

(les cahiers du Rhin)

Mes vœux pour 2002


Il paraîtrait
Que nos hivers contemporains
Ne s'offrent plus aux neiges d'antan.

Et vos cœurs,
O mes amis
Se nourrissent-ils de nostalgie ?

Je sais vos sourires,
Votre solitude devant la méconnaissance,
Et l'inestimable plaisir devant une main tendue.

Je partage vos doutes
La souffrance du non-dit
Et la crainte d'un avenir incertain.

O cruelle actualité !

Mais, chaque matin,
L'aube nouvelle embrasse notre réveil.
Qu'il en soit ainsi de l'année 2002 qui nous offre sa virginité.

Ouvrons nos cœurs
Et nos mains.
N'oublions plus ; qu'il est possible,
Aussi,
De nous parler.

Qu'enfin notre village planétaire, devienne
Un oasis de rêve
Et de partage.


DIRINGER Claude
France
En français

(les cahiers du Rhin)

La Fraternelle,

Ne pas oublier
Le sablier de l'histoire,
Qui chaque jour et chaque nuit
Fait ses comptes, inlassable.
Chaque grain de sable est une vie
Offerte pour la liberté

Ne pas soupirer
Au carillon de la mémoire !

Le sourire d'un enfant
Et l'élégance de la fleur éclose
Sont choses trop précieuses
Pour oublier les charmes de la vie

A nous de tendre nos mains
D'ouvrir nos cœurs
Vers ceux qui ont faim, vers ceux qui ont froid

Pour enfin
Nous épanouir
Dans la fraternité du pain partagé.


DIRINGER Eve
France
En français

(les cahiers du Rhin)

Frères

Pourquoi la guerre ?
Pourquoi tant de misère ?
Sur cette jolie terre.
Le ciel bleu est là
Le soleil diffuse sa lumière
Pour tout un chacun, blanc ou noir ;
Nous sommes tous frères !
Pourquoi la guerre
Pourquoi tant de misère ?
Dans cet univers où tout est éphémère.
Pourquoi se battre pour un lopin de terre,
Nos pères ont payé déjà hier.
Pourquoi faut-il donner nos fils demain ?
Pourquoi meurtrir nos cœurs et la terre ?
Laissons inonder la lumière, la rivière,
La bonté, l'amour, la paix !
Donnons-nous tous la main
Un instant, pour scander ensemble le mot
FRERES.


DOYRAN Turhan
Turquie
En français
Ecrivain, poète et photographe

Si on l'oubliait

Si on l'oubliait d'une seule volonté
Tous ces discours, paroles de haine
Menaces, ripostes, actes de vengeance,
La juste justice et toutes les injustices
Guerre et paix, mensonge et vérité ;
- la pauvre vérité, à chacun la sienne !…
si on oubliait tout cela, comme du passé
et que l'ion chante ensemble d'un seul accord
une chanson d'amour, de foi et de paix
et qu'elle aille aux quatre vents..

Tuer, tuer pour se faire tuer, à son tour,
A quoi cela sert-il ? quand la vie est si belle
Et si dure, prêcher la mort, à quoi cela sert-il ?
Si on oubliait, et que l'on fasse oublier
Les champs de vaines batailles par des chants,
Si l'on chantait tous d'une même voix
Une chanson, puis une autre, et un écho puis
D'autres, nous rejoignant, si l'on chantait
Chacun dans sa langue, dans sa foi ;
Et si les chansons ne s'arrêtaient jamais ..

Nous ne sommes pas tous frères,
Mais nous sommes tous nés, faits pareils ;
Non pas cinq fois, ni quatre, trois ou deux,
Nous sommes venus sur terre pour ne vivre
Qu'une seule et unique fois, et nous allons
Tous, quitter ce monde un jour ou l'autre,
La main dans la main, comme de vieux amis
Sans même savoir où, pour ne jamais revenir.
Alors pourquoi cet empressement, acharnement
A quitter, à faire quitter Terre, Joie et Vie ?
Hommes aux cœurs légers, à grosses têtes
Parfois cervelles de pois chiche, pourquoi
S'évertuer à écouter la Vie, celle d'autrui et
La vôtre ?..

Novembre 2001


DROUIN Christiane
France
En français

Vivement le printemps

Quand tôt, le matin, j'entends
Les merles chanter leur joie
Quand, vers le ciel, la tige s'étend,
Que la nature s'éveille dans les bois.
C'est bientôt le printemps

Quand, de jour en jour, les bourgeons s'ouvrent
Et laisse apparaître la couleur des fleurs,
Mon cœur, en même temps, la haine découvre
Et, voit sous la violence, des enfants qui meurent.
Alors j'espère le printemps.

Quand je vois s'étioler des espoirs de vie,
Du Liban jusqu'en Afghanistan
Des enfants qui souffrent et ont envie,
Loin des préoccupations des grands,
Que ce soit le printemps.

Quand un jour le monde sera meilleur, je pense.
Que petits et grands sauront s'écouter
Se tolérer, s'aimer avec leurs différences
Et, qu'ensemble, ils pourront voir la nature s'éveiller.
Ce sera la printemps.


DURANTON Patrick
France
En français

Renaître alentour

C''est la clarté souvent quand nous poursuivons les jours
Qui étament l'ondoyance des venants
Que faire, que dire à ces partages de midi
Combien l'âpre querelle pose des anciens jalons
A ses souliers de givre
Maintenant qu'une aurore distille l'orée
En ses pansements d'astres échus
Au bonsoir, maintenant que cette rébellion
Révoque la nuit, émane d'en deçà
Poursuit un bonjour, réfrène un retour
C'est le givre qui couronne nos regards et gagne le printemps
Aux lointains des annonces, des fêtes d'innocences
Taisent l'autour de ces jours sans-doute,
Comme une renaissance longtemps apprise
Longtemps mûrie au cœur des amours.


DUSSOTIER Jacques-François
France
En français
Président d'Honneur de la Société des Poètes Français
Président fondateur du cercle européen de poésie POÊSIAS

Femmes afghanes

Femmes lapidées au nom du coran
Femmes ignorées au nom de la tradition,
Abaissement de la femme à l'état animal.

Serfs/femmes de l'Islam
Serfs/femmes de la tradition,
Esclaves serviles des hommes croyants.

Porteuses de fagots, porteuses d'eau, asservies…
Tandis que les hommes assis palabrent,
Que font-ils de votre droit à l'existence ?

Enfermées, dissimulées, corvéables à merci
Prisonnières d'un machisme religieux,
Alors que les enfants mâles sont portés aux nues.

Et vous fillettes aux grand yeux tristes
Exploitées déjà dans votre enfance brisée
Quel sera votre avenir dans cette barbarie ?


DZOTAP Alain Serge
FRANCE
En français

L'ARME DE L'ECRITURE (ATELIER DE CREATION POETIQUE)

Mon pays , c'est toi

Mon pays n'est pas cette terre fragile de gravier et de boue
Où patine l'espoir au fil des jours,
Ces voitures et ces usines qui fument à longueur de journée
Ces badauds qui traînent, le regard hagard dans les rues.
Mon pays ce n'est pas cette terre senteur d'exil
Où je pousse à peine mes rêves jusqu'à la première lisière du grand jour
Ce n'est pas ces routes bitumées qui courent à perdre haleine,
Ces sentiers efflanqués qui desservent les campagnes,
Ces toits de tôle ondulée devenus tamis
Où filtre la fumée épaisse du feu de bois vert que font les femmes,
Ni ces amas d'ordures et de ferraille qui jonchent le sol,
Ni ces villas luxueuses qui germent par endroits,
Ni la mort lente et lâche de ces hommes dégradables
Par infusion de misère et de mots creux,
Ni ces rires qui fusent de l'autre côté de la barrière d'en face.
Mon pays ce n'est pas ce mélange criard de clair obscur
Où mon cœur épie en vain l'arrivée du jour.
Ce n'est point cette terre tatouée de forêt en ruine
Où terre et hommes étouffent à petit feu dans la fournaise des jours.
Ce n'est pas cette terre où tout est mirage
Et où la joie est putrescible même par temps doux
Et non terre à bonheur.
Ce n'est ces filles en tenue d'Eve
Qui se vendent à la criée pour une poignée de monnaie.
Ce n'est point cette terre boursouflée d'ombres à nulle autre pareilles
Qui croassent d'épouvante à l'orée du jour.
Mon pays ce n'est pas cette terre de hiboux colporteurs de rêves creux qui rongent le jour.

Mon pays c'est ton sourire d'or pur et de pierres précieuses
Qui reflète tout le trésor de ton cœur bantou
Où chante l'amour comme un jour de fête.
C'est ta peau couleur clair de lune où mes doigts la nuit deviennent paroles
Et te font signe dans la pénombre
Malgré ces nuages sombres qui tatouent notre bonheur.
C'est tes mains plus douces que la fleur d'hibiscus fraîche éclose
Qui se posent sur la tiédeur de ma peau pour me conter l'espoir,
Ton regard , étreinte à la douceur de rosée du matin
Où je me retrouve dans ta tendresse, recommençant mon enfance sur tes seins,
Ta bouche aux lèvres douceur de taffetas,
Où je bois le vrai souffle de la vie au sortir de tes entrailles.
Mon pays c'est toi, étoile polaire de mes nuits,
Où je m'égarerais pour toujours sans ta présence, sens de ma vie à chaque instant
Et je perdrais raison sans tes bras qui me serrent contre toi,
Sans tes lèvres qui mordent les miennes
Pour m'offrir ta salive salvatrice,
Ta langue plus fougueuse que mille étalons en rut.
Et ma maison, c'est ton cœur
Laisse moi y vivre toujours mon amour.